"A l'écoute de l'invisible" Monique Simonet

 

    Premier livre de Monique Simonet, pionnière de la TCI en France.
     Dans ce livre, elle nous parle avec simplicité et modestie de son cheminement, depuis le tout début en 1979, qui l’a amenée à communiquer avec les défunts et ce à l’aide d’un simple magnétophone et d’un micro.
     Elle nous confie également ses différentes expériences pour communiquer et ressentir ce monde parallèle que nous serons tous appelés à rejoindre un jour ou l’autre…

                                                                                      

 

MONTPELLIER 1979 (M. SIMONET PARLE DE SON PERE)

     ….. Mon père ne faisait partie d’aucune religion ; mais ne me disait-il pas souvent : « Nous avons une âme, je le sens.      Elle est formée de fluides différents de la matière. Vois-tu, si je peux me permettre une image, cela se rapproche un peu des ondes électriques. Et, de même que ces ondes vont vers l’Infini sans jamais cesser d’exister, de même nos âmes ne peuvent mourir.      Elles quittent simplement l’enveloppe charnelle, et continuent à vivre. Je n’en peux dire plus, mais cela, je le sais, j’en suis sûr… » Je l’écoutais, ravie, car je ressentais, et je ressens toujours exactement la même chose. J’ai, depuis mon enfance, la perception absolue qu’une partie de moi-même est indépendante de mon corps physique, existait sans doute avant lui, et en tout cas, ne le suivra pas dans la mort ; car cette partie de mon être est comme un bloc immuable. Si j’admets l’existence d’une Force créatrice, cette sensation de bloc immuable peut être due à la présence – en chacun de nous – d’une parcelle divine, donc, en principe, impérissable. Plus j’y songe, plus j’en suis persuadée…

 

LE 16 MAI, TRES TARD LE SOIR 

   Une amie que j’aime bien vient d’être frappée d’une grave maladie ; je l’ai appris ce matin et j’en suis très peinée ; la vie est le plus souvent une épreuve, et la mort probablement une délivrance… Mes pensées vont tout naturellement vers mes chers invisibles, et en particulier vers mes grands-parents. L’idée me vient d’essayer un enregistrement ; je mets donc l’appareil en marche. Tout de suite, j’appelle :
     
«  Maman ?... Papa ?...  M’entendez-vous ?...
     - Monique !... Il faut dormir, Monique !... »
     La voix est masculine et persuasive ; c’est bien mon cher, très cher grand-père qui me répond, dans le silence de la nuit… Et de plus, il a raison : il est près d’une heure du matin ; je dois me lever assez tôt demain ; il me faut donc dormir…
     On s’habitue au bonheur. Pourtant, je suis tout aussi émue que la première fois, et sans doute encore plus, car il s’agit d’un être que j’aime entre tous…
     Mon âme est sur mes lèvres lorsque je rends grâce : « Merci… Merci, mon Dieu »

 

21 MAI 1985

     Un correspondant de Nice, Monsieur B., qui lui-même expérimente la possibilité de joindre sa chère épouse disparue, est venu me rendre visite, accompagnée de sa mère adoptive. Récemment, j’avais pu enregistrer pour lui, quelques mots de son épouse :
  
   « Je suis Paulette… » (Ici, le nom est entier).
     «  Je suis ta femme. »
     « La vraie vie est ici. »
     « Ce qui est extraordinaire, me dit M. B., c’est cette phrase : « Je suis ta femme. » En effet, nous avions, elle et moi, convenu d’un code : si elle mourrait avant moi, elle devait essayer de me joindre, et de me dire : ‘‘Je suis ta femme’’ »
     Ce détail que moi j’ignorais est évidemment très important…
     Bref, nous avons passé un excellent après-midi tous les trois, ayant longuement parlé de tout ce qui nous tient à cœur. Cette dame, venue avec M. B., est un remarquable médium. Elle voit et entend les invisibles. Sans jamais avoir connu mon petit-fils, elle me dit soudain qu’il est là, près de moi, le bras droit autour de mes épaules, souriant…      Elle me le décrit de façon incroyable, jusqu’à distinguer un petit grain de beauté sur sa joue gauche – détail dont je ne me souvenais pas nettement...

 

 

FIN MAI 1986

     J’ai beaucoup lu, et relu ces temps-ci… Le mois de main se termine : voici trois ans, mon petit Axel commençait un long calvaire… Les examens médicaux se succédaient, mais nous ignorions encore la gravité de son état… Nous avions l’espérance d’un diagnostic bien établi, suivi d’une guérison… Hélas, il en fut tout autrement…
……… Je mets en route un petit enregistreur donc, et j’écoute directement au casque. Bien que persuadée que l’enfant est heureux, l’éternelle question me revient encore à l’esprit (y aurait-il un doute quelque part au fond de moi ?...) : "Mon chéri, es-tu heureux ? "
     C’est une voix lointaine et très faible qui me répond presque aussitôt :
     « Infiniment heureux. »
     Cette voix presque inaudible ne me suffit pas, malgré la valeur de son contenu… »Mon petit chéri, je t’entends à peine, je voudrais me reposer, et pourtant je désire tellement t’entendre bien, ce soir, avant de m’endormir… »
     « Dors, ma petite mamine ! »
    
 «  Oui, tu as raison, c’est ce que je vais faire, car il est tard……..c’est bien toi, Axel, mon petit ‘‘Cécel’’, qui me parle… Cécel ???... »
     «  Cécel… » : moi seule lui donnait de diminutif……. Deux ou trois secondes se passent… Je suis attente… Je suis prière… Puis c’est la Joie, la Paix : en toute simplicité, une voix de jeune garçon – à l’intonation ferme et volontaire – une voix claire et forte, plus audible que la mienne même, alors que je l’appelais voici un instant… la voix d’Axel… m’affirme :
     « C’est Cécel ! »