"En communion avec nos défunts" M. et J. Blanc-Garin

 

      Ce livre écrit par Monique et Jacques Blanc-Garin raconte leur vécu, d’abord séparément, puis leur rencontre pour continuer ensemble un chemin fait d’aide aux personnes en deuil, grâce notamment à la Tci, au sein de l’association Infinitude.

                                                                                      

 

Du chapitre « L’espérance »

     Les premiers signes :

     Depuis le départ d’Annick, j’avais pris l’habitude de lui écrire chaque jour, installé dans la salle de séjour, près d’un couloir où dormait Yogi, notre chien berger allemand, devenu handicapé du train arrière avec l’âge, et affublé d’une surdité profonde de surcroît.
     J’étais en train de coucher mes pensées du jour sur le papier, lorsque me vint l’idée que j’avais du courrier à faire à mon oncle et à ma tante.
     J’allais le commencer, lorsqu’un bruit d’explosion, bien perceptible, mais non violent et agressif, ressemblant au claquement d’un volet, retentit vers le couloir. Intrigué, je relevai la tête et aperçus le chien qui s’était levé, les yeux grands ouverts, oreilles dressées, et qui regardait fixement le couloir, comme s’il suivait des yeux quelque chose, dans la direction de la chambre à coucher, opposée à la cuisine, espace que je ne pouvais voir de ma place.
     J’étais sur le point de me lever lorsque je ressentis comme la consistance d’une présence, une densité presque palpable qui m’environnait, générant en moi une puissante vague de frissons et me clouant littéralement sur le siège. Ce fut un moment d’une charge si intense que je me pris à m’adresser à haute voix à Annick, comme si elle était réellement présente devant moi. Lorsque je regardai de nouveau le chien, il était comme de nouveau figé dans sa position d’observation.

     Après quelques instants, et un certain retour au calme, je me mis à chercher, sans succès d’ailleurs, d’où avait bien pu provenir ce bruit. Bien que toujours très troublé, je me remis ensuite à mes écritures.
     Le soir, au moment du dîner, voulant prendre des assiettes dans un placard de la cuisine, je découvris que l’intérieur de ce dernier était rempli d’éclats de verre.      Je m’aperçus alors qu’il s’agissait d’un joli saladier, le dernier acheté par Annick, qui se trouvait au milieu d’une pile de quatre autres identiques, qui avait littéralement explosé, projetant ses éclats en tous sens, alors que les autres étaient encore intacts. Il s’agissait donc du bruit que j’avais entendu l’après-midi.

     On peut toujours, comme dans ce genre de circonstances, se demander s’il s’agit d’un simple évènement naturel ou d’une manifestation de l’être aimé ?
     Il est difficile, voire impossible, de trancher, mais je penche bien entendu pour la deuxième hypothèse, en prenant particulièrement en compte la très puissante sensation de présence que j’ai ressentie, additionnée au fait que le chien semblait aussi l’avoir perçue. Dans ce cas, il pourrait peut-être s’agir d’une réaction engendrée par les vibrations du corps subtil d’Annick, vibrations généralement admises comme étant bien plus hautes que les nôtres.
     Il resterait à savoir pourquoi un seul saladier a explosé et pourquoi les autres n’ont pas bougé et sont restés intacts.
     Mais cela est une autre histoire, bien matérielle, qui s’éloigne du cœur et de l’amour…

 

 

Du chapitre : « Le chemin de la spiritualité »

 

     Le 10 mars, Monique Simonet me téléphone et me dicte un message, de la part d’Annick, qu’elle vient de recevoir dans la nuit du 9 au 10 mars à 0 h 45 :

     - Bonsoir, c’est moi Annick. J’attendais que tu m’appelles, Monique. Je voulais juste vous dir que je suis infiniment heureuse. Je souhaite que Jacques et mes enfants en soient totalement persuadés, car c’est la pure vérité. Ce bonheur est inexprimable en mots terrestres. J’essaie de te le faire ressentir, détends-toi.
     Monique S. :
     -  J’essaie.

     - Oui, voilà, c’est mieux. Pense à quelque chose comme la mer. Entre dedans.

     - Oui

     - Avance. Tout autour de toi il y a la mer à perte de vue. L’eau est tiède et calme, les vagues te caressent.

     - Oui

     - Alors, écoute. Ma joie de vivre ici est vraiment indicible (avec vos mots). Je suis portée par le bonheur. J’existe complètement dans l’harmonie Divine. Les plans, comme vous dites, succèdent aux plans. Je suis passée des uns aux autres, comme on entre dans une belle maison. Mon cœur est léger dans ma poitrine. Il s’exalte à tout moment et alors je suis parcourue d’ondes ineffables. Ineffables : ce seul mot me rapproche de la réalité.
     Mon corps, jeune et svelte, est léger comme un oiseau, une libellule si tu veux. Tu vois ?

     - Oui

     - Je me déplace, tu le sais, instantanément… A quoi penses-tu Monique ?

     - Je pense à ce que Jacques m’a dit : que tu sembles t’éloigner de nous. 

    - Ce n’est pas cela, c’est que les contacts sont un peu plus difficiles car mon état de conscience, mon état vibratoire, change beaucoup. Comme vous dites, je « m’élève » pas à pas vers des hauteurs sacrées, mais je suis auprès de vous. Je me rends compte de l’essentiel, et même des détails pour peu que l’on s’adresse à moi. Je suis toujours disponible pour ceux que j’aime et qui m’aiment : Jacques, mes enfants – mes trésors –, Monique ma sœur, la famille, les amis, pour toi aussi Monique.
     Appelez-moi lorsque vous priez, ayez juste une pensée vers moi et je serai là, priant avec vous.
     Tous vous faites partie d’un égrégore d’amour dans lequel je suis. Il est très vaste, nous sommes nombreux. Il peut varier ; le centre en est le cœur de Jésus, mais ne crois pas que nous sommes serrés, blottis les uns contre les autres. Chacun est libre ici, comme vous l’êtes, indépendants en un sens, mais cependant reliés. Une simple pensée nous réunit à l’instant si besoin est, quoi que nous fassions, où que nous soyons ; nous réunit vraiment, car l’espace n’est rien pour nous, et le temps n’est que mouvement.      Mais tout cela tu le sais, vous le savez.
     Parfois le doute vous assaille.

     - Oui, hélas !

     - Rejetez-le bien vite puisque vous savez aussi qu’il est destructeur.
     Monique, je sens que tu te déconcentres si je puis dire, et tu me reçois moins bien depuis  quelques instants.

     - Cela m’arrive aussi avec Axel.

    - C’est la fatigue, ne sois pas triste. Passe le message à Jacques et Monique s’il te plaît. Tu as compris presque tout ce que je voulais exprimer. Ajoutes-y encore surtout mon immense amour, mon intense attention à tout ce que font et pensent mes bien-aimés : notre immense amour, notre intense attention pour nos bien-aimés. Souligne.
   
     - C'est fait.

     - Bien; je te quitte. Dis-leur que je les embrasse très tendrement.
   
     - Oui, je note.

     - Axel est là, il ne te parlait pas, voulant me lisser la priorité cette nuit. Je t’embrasse.

       Merci. Ne te fatigue pas trop. Essaie de moins veiller.