"Le pays d'après" François Brune

 

     

     Dans cet ouvrage unique et sans équivalent, Jean Prieur nous entraîne dans un dialogue grâce aux « questions-réponses » classées et regroupées par thèmes, et nous fait découvrir ainsi cet Au-delà fascinant qui nous entoure et nous attend.

    

 « Depuis très longtemps je me pose deux questions qui me paraissent très importantes. La première : comment entrer en communication avec nos disparus s’ils sont réincarnés ? La seconde : comment peut-on être sûrs de les retrouver lorsque nous passerons de l’autre côté ? Cette question me torture littéralement, car j’attends avec impatience de rencontrer mon père, décédé alors que j’avais trois mois, et mon frère, parti il y a sept ans. »

 

     - . En effet, vos deux questions sont de la plus haute importance. Elles tourmentent la plupart des gens mais ils n’osent pas se l’avouer. Vous avez bien cerné le problème : la réincarnation, si elle était générale et obligatoire, rendrait impossible, à la fois les communications (l’être aimé serait aux abonnés absents) et les retrouvailles dans l’autre monde. A ce moment-là, le retour sur Terre équivaudrait à une mort dans l’Au-delà ; nous perdrions nos bien-aimés une nouvelle fois, la réincarnation équivaudrait à une seconde mort. Dieu merci, la réalité des faits est bien différente, puisque l’on peut communiquer avec des amis, des parents, même décédés depuis longtemps. Tous nous disent qu’ils sont heureux dans l’Au-delà, et qu’ils se réjouissent de nous revoir un jour.
     Moi-même, j’ai eu un contact tout à fait imprévu avec un inconnu qui avait vécu à Paris au XVIIIe siècle et qui était marchant d’oublies (petites gaufres). Cet homme, sujet de Louis XV, n’était toujours pas réincarné et avait eu tout le temps de voir revenir vers lui sa femme, ses enfants et tous ses descendants. J’ai été ainsi confirmé dans ma conception de la réincarnation exceptionnelle et volontaire.

 

    « Tous ces recueils de messages auxquels vous vous référez ne sont-ils pas tout simplement le fruit de l’inconscient du scripteur qui finalement dialogue avec lui-même ? C’est lui-même qui ranime ses propres souvenirs, s’encourage et se blâme, évoque ses peurs ou ses espérances, et se donne des conseils de santé. »

 

     -    Aujourd’hui, quand on veut minimiser ou même évacuer les phénomènes paranormaux, on prétend qu’ils émanent de l’inconscient du scripteur. Il est possible qu’ils en émanent, mais l’inconscient est justement la partie de nous-mêmes qui est en relation permanente avec le monde spirituel. L’inconscient ne produit pas, il reproduit. Certes, il a enregistré nos souvenirs, nos joies, nos échecs, nos appréhensions, et c’est dans ce stock d’informations que puise l’esprit communicateur.      Son influx arrive par l’inconscient du scripteur et, de là, il passe dans la conscience claire de celui-ci. L’inconscient est un canal, ce n’est pas une source. La vraie source est Ailleurs.

 

 

    Du chapitre : « Les manifestations »

     Les signes sont fréquents au début de leur nouvelle vie, il s’agit pour eux d’attirer l’attention de ceux qui restent et de leur dire, de leur crier : « Nous sommes vivants ! » Et cela par les moyens les plus divers, les plus inattendus : objets déplacés, chute de tableaux sans bris de verre, fleurs coupées qui ne se fanent pas, éclatement dans des meubles leur ayant appartenu, ampoules électriques qui s’éteignent et se rallument. Leur imagination est sans limites.
     Cependant, il faut savoir que cela n’a qu’un temps, le temps de nous consoler de leur absence et de nous convaincre de leur survie. Ensuite, ces manifestations se raréfient parce qu’ils ont pris de la hauteur. Mais cela ne signifie pas qu’ils nous oublient.

 

 

    Du chapitre : « Vos témoignages »

     Et voici un témoignage venu de Toscane :
     Lucia : «  C’était un songe au milieu de la nuit. J’avançais sur une route droite bordée de petits arbres, et qui se prolongeait jusque dans l’infini. Des bancs publics des deux côtés, une foule de gens qui bavardaient et chantaient, insouciants, heureux. Tout ce lieu baignait dans la  lumière, cependant on ne voyait pas le soleil. Je continuais à marcher dans une flânerie sans but…
    « Soudain, j’aperçois Giovanni, mon frère, décédé quelques mois auparavant. Il est seul sur l’un des bancs, il me sourit, il semble heureux lui aussi. Je le regarde longuement. Je sais qu’il n’est plus de notre monde, mais qu’il peut toutefois me rendre visite. Je vais à lui, je voudrais l’interroger sur sa nouvelle vie, sur ses compagnons, sur l’Au-delà en général. Ayant lu dans ma pensée, il me répond aussitôt :
    « ‘‘Je ne peux pas t’expliquer ce qui concerne notre monde. D’ailleurs, tu n’as pas la permission de savoir’’ »
    « Je m’approche de lui encore davantage. Je veux le prendre dans mes bras, mais je ne saisis rien, son corps est aussi impalpable que l’air. Je suis affreusement déçue, car je suis réaliste, très physique, très incarnée. Je voudrais tant qu’il se matérialise.
    « Je lui dis : ‘‘Giovanni, j’ai besoin de te toucher, d’être avec toi chair contre chair’’ Il me répond : ‘‘Attends que je demande cette grâce à Dieu !’’
    « Chose étrange : il parle distinctement, mais ses lèvres ne remuent pas. Il joint les mains, il concentre toutes ses forces psychiques, il regarde vers le haut et sa tête est nimbée de lumière.
    « Quelques instants plus tard, il me tend ses mains et je fais de même. Il les saisit avec force et tendresse. Aussitôt je sens en moi comme du feu, mon cœur explose de joie. Je m’approche de son visage, j’en vois tous les détails : les pores de sa peau, les minuscules poils de sa barbe rasée. Nous nous embrassons fort, très fort. Cette fois je suis sûre de l’avoir retrouvé. Il relâche la vigueur de son étreinte et me dit :
    « - Maintenant il me faut te quitter.
    « - Si tu pars, je pars aussi afin de partager ton bonheur.
    « Et lui, avec un sourire très doux, ce sourire que l’on voit sur toutes ses photos :
    « - Il y a un moment précis pour chacun de nous. Chacun doit demeurer dans sa réalité. Tu ne peux pas, tu ne dois pas venir maintenant. Ce n’est pas encore ton heure…
    « Là-dessus, je me réveille. Je suis immergée dans la joie et la paix, mais aussi dans la tristesse qu’il soit parti. C’est alors que je sens nettement sur ma joue les petites piqûres causées par sa barbe pas très bien rasée. C’était donc plus, beaucoup plus qu’un songe. Je ne savais pas que le corps spirituel fût à ce point substantiel et semblable au corps physique. »

    - Lucia, je voudrais diriger l’attention du lecteur sur la phrase la plus importante de votre beau témoignage : « Chacun doit demeurer dans sa réalité. »

 

     Marie-Ange était en train de faire sa toilette dans la salle de bain, quand tout à coup, on frappa très fort à la porte :
    « Il était 7h30 du matin. J’ouvris aussitôt : il n’y avait personne. Je fis mon enquête : mon mari n’était pas encore levé, mon fils de neuf ans déjeunait dans la salle à manger. Quant au petit dernier, il dormait à poings fermés.
    « Ayant perdu deux sœurs, je me demande si ce n’est pas l’une d’elles qui essaie de se manifester, car ce n’est pas la première fois que ce phénomène se produit.      Le soir, lorsque je suis devant la télé, le chien se redresse, aboie et regarde autour de lui, comme s’il suivait une présence invisible.
    « J’essaie de le calmer, mais son regard est fixé sur quelque chose que je ne vois pas. Est-ce que les animaux peuvent vraiment voir les défunts ? »

 

   - Certainement, et c’est une chose extraordinaire, attestée depuis toujours. Personnellement, je connais de nombreux cas que le vôtre confirme. Oui, nos animaux familiers, chats et chiens, sont naturellement médiums et c’est par eux que l’on sait si une apparition est réelle ou non : ils ne trichent pas, ils n’affabulent pas. Il faut bien observer leur attitude : s’ils sont joyeux, c’est qu’un esprit connu d’eux s’est manifesté. Je crois donc que c’est l’une de vos sœurs, ou toutes les deux ensemble, qui vous ont rendu visite. Ce sont elles aussi qui ont frappé à la porte de la salle de bain pour vous donner une attestation de présence. C’est comme si elles disaient : « Tu vois, nous sommes là, ne nous oublie pas, nous pensons à toi. »