"Les morts nous parlent" François Brune

 

      François Brune, prêtre catholique français, est l’auteur de nombreux ouvrages sur la théologie, la spiritualité, la vie après la vie et le paranormal.
     Dans ce livre, l’auteur fournit au grand public les éléments prouvant la réalité de la survie après la mort, ceci devenant de nos jours un fait scientifique.
François Brune fait une synthèse de la vie dans l’au-delà en recueillant de nombreux témoignages lors de communications avec les morts. Enquête minutieuse qui nous conduit à cette conclusion : l’éternité n’est plus une croyance dépassée mais devient bien une évidence…

     

     Du chapitre : notre nouveau corps dans l’autre vie

     Madame O.P. avait un fils, très brillant dans ses études. Déjà avant son bac, il avait eu la chance de pouvoir aller passer des vacances à San Francisco. Mais les conditions psychologiques ne furent pas aussi bonnes qu’il l’avait rêvé. Une nuit, sa mère se réveilla brusquement avec l’intuition que son fils se droguait. Revenu en France et le baccalauréat réussi, ce jeune homme n’avait qu’une idée : aller étudier en Californie. Malheureusement, là encore, les choses ne se déroulèrent pas comme prévu. Il arriva dans le Minnesota, au sein d’une famille très nombreuse, où l’on ne s’occupait guère de lui. Retour en France. Inscription en catastrophe à Jussieu. Les études étaient toujours couronnées de succès, mais la santé de l’étudiant commençait à décliner. La mère en a l’intuition, va le voir et tente de l’arracher au danger qu’elle pressent. Toute la nuit suivante elle prie la Sainte Vierge de lui garder son fils.      Le lendemain elle apprendra qu’il s’est jeté par une fenêtre du septième étage.
     Plusieurs mois plus tard, en dormant, la mère voit son fils, habillé d’une longue robe blanche, dans une lumière d’un blanc bleuté de diamant, l’air heureux, et il lui dit cette parole incroyable, totalement inattendue, absurde : « Je ne suis pas mort comme tu le crois, je me suis noyé dans le Nil. » Au matin, la mère se réveille, apaisée, heureuse.      Elle ne comprend rien aux paroles qui se sont gravées dans son esprit, mais elle a le sentiment très vif, la certitude intérieure, qu’il s’agit de plus que d’un simple rêve.
     Quelques jours plus tard, recevant un ami à dîner, elle lui raconte cette manifestation de son fils, et ce dernier lui donne l’explication attendue : « Se noyer dans le Nil », est une expression antique pour une mort heureuse. Jamais elle n’aurait pu d’elle-même inventer cette expression. C’est bien son fils qui, par cette expression  énigmatique dont il savait bien qu’elle aurait bientôt l’explication, avait trouvé le moyen de rendre l’authenticité de sa manifestation indubitable.

 

 

      Du chapitre : aux frontières de la mort.

       Cela se présente bien comme le film de l’existence. Le 27 octobre 1919, Pierre Monnier le décrit à sa mère :
     « … Nous voyons se dresser devant nous, sous une forme définie, les conséquences de nos actes et de notre influence terrestre.      Nous recevons donc une éducation « cinématographiée », puis-je dire, qui nous émeut, qui nous instruit, et nous remplie de remords ou de reconnaissance. Nous acquérons aussi la faculté de suivre la course spirituelle des impulsions par nous produites, et de les accompagner, par anticipation, jusqu’au terme de leur voyage… Quelle leçon, chère Maman ! »
   
  Oui, ils le disent souvent, nous suivrons jusqu’aux dernières conséquences heureuses ou malheureuses, de tous nos actes, de toutes nos pensées. Et alors, comme le dit encore un mort provisoire : « J’aurais tant voulu ne pas avoir fait les choses que j’avais faites, j’aurais voulu revenir en arrière pour les défaire. »

 

     Ce tunnel est-il donc comme un passage obligé entre deux mondes ? Mais à quel espace correspond-il ? Les mourants ont l’impression de s’y déplacer très vite et, assez souvent, dans un mouvement ascendant, vers l’Etre de lumière. Cependant, si concordantes que soient ces descriptions, ne les prenez pas trop à la lettre.      Quand on « entre » dans ce tunnel, espace et temps ne sont plus les mêmes……
     Il semble d’ailleurs qu’il y ait au moins une autre façon d’accéder aux mondes supérieurs, ou peut-être, de traverser ce tunnel : en dormant. Beaucoup de nos chers disparus nous affirment que, très souvent, nous les rejoignons pendant notre sommeil. Ce sont alors de vraies retrouvailles provisoires, de doux entretiens, malheureusement nous perdons presque toujours le souvenir au réveil.
     
Pierre Monnier nous précise que, lors de leur sommeil, ses chers parents ne le rejoignent pas vraiment au niveau où lui-même se trouve habituellement pour accomplir la nouvelle mission que Dieu, dans l’autre monde, lui a maintenant confiée. Ils se retrouvent dans une sorte de zone intermédiaire :
     « Qu’ils sont doux nos revoirs !.... nous parcourons tous les trois ensemble une sphère, qui vous est accessible lorsque vos esprits s’arrachent aux chaînes si lourdes de la chair. En effet, vous ne venez pas me rejoindre sur le plan même où se trouve ma « demeure » actuelle, mais nous avons, nous, la possibilité et la joie de pouvoir retourner aux sphères que visitent les esprits incarnés, momentanément libérés…

 

 

     L’évolution spirituelle se poursuit dans l’au-delà

…..la transformation nécessaire est purement intérieure. Cette transformation, Dieu, malgré tout son Amour, ne peut l’accomplir pour nous sans nous, à notre place.      Il peut en être le dynamisme intérieur, toute la vraie théologie de la Rédemption est là, je le crois, mais encore faut-il que nous laissions ce dynamisme intérieur s’épanouir en nous et nous transformer de l’intérieur.
     La grande loi qui se dégage très nettement de tous ces témoignages de l’Au-delà, c’est le respect absolu de notre liberté. La conséquence de ce respect absolu, c’est que notre évolution et la vitesse de notre évolution, d’étape en étape, de monde en monde, dépendra de la bonne volonté de chacun. Tous le disent.
Pierre Monnier :
       
« La vie éternelle est divisée en plusieurs étapes, mais il ne dépend que de nous seul, d’en prolonger ou d’en « brûler » quelques-unes… »
….. « Vous savez que nous avançons, selon nos décisions volontaires, sur le chemin qui monte vers Dieu, tout comme sur la terre ; nous évoluons par notre libre effort et nous nous perfectionnons parfois considérablement. Ce que vous voyez autour de vous, est la représentation de ce qui se passe dans les régions célestes…      Une évolution aussi, une évolution qui s’accentue plus ou moins rapidement, selon notre volonté et parce que nous la désirons pour obéir à Dieu, dans un amour qui, de la même façon, se spiritualise et se perfectionne… »

 

     Un des naufragés du Titanic, en 1912, est arrivé à communiquer le récit de ses aventures dans l’au-delà, à sa fille, par l’intermédiaire d’un médium. Le naufragé s’appelait William Sted. Lors de la catastrophe, sa fille se trouvait à la tête d’une troupe dramatique qu’elle avait recrutée pour interpréter Shakespeare. L’un des acteurs, Goodman, avait certainement des dons de médium. La nuit même du naufrage il perçut ce qui se passait sur les mers et lui en parla, sans donner le nom du navire. Il lui dit encore qu’un très proche parent, lui envoyait, par son intermédiaire, son dernier salut. Quinze jours après la mort de son père, Miss Sted put entrer en communication directe avec lui pendant une vingtaine de minutes et même le voir, au cours d’une séance chez un médium. Sous différentes formes, les contacts se multiplièrent et à partir de 1917 William Sted commença à « dicter » à Goodman un certain nombre de messages. De 1921 à 1922, ces messages constituèrent le récit de sa mort et de son évolution dans l’au-delà.
     Il raconta d’abord sa stupéfaction de trouver soudain près de lui des gens qu’il savait morts depuis longtemps :


« A cela j’ai compris pour la première fois le changement qui était survenu. Je compris brusquement et j’eus peur. Après un moment de trouble, je cherchai à me ressaisir. Mon désarroi ne dura qu’un instant et je réalisai avec émerveillement que tout ce que j’avais appris était vrai. Oh ! si j’avais eu un téléphone à ce moment-là pour envoyer des nouvelles à tous les journaux ! Ce fut ma première pensée. Puis me vint une réaction d’inquiétude. Je pensai aux miens. Ils ne l’avaient pas encore appris….. Je voyais tout sur la terre car j’étais encore très près de la planète. Je voyais le bateau coulé, les naufragés, et cela ma donna de l’énergie ; j’avais la force d’aider… et de désespéré, je devins capable de secourir…… Finalement, les sauvés furent sauvés et les noyés, vivants. Alors, ceux de la seconde catégorie, c’est-à-dire nous, tous ensemble nous changeâmes de scène et de direction…..
     
Ce voyage fut curieux, bien plus que nous l’aurions imaginé. Nous montions verticalement dans l’espace à très grande rapidité. Nous nous déplacions en groupe comme si nous avions été sur une très vaste terrasse, projetée en l’air avec une puissance et une vitesse gigantesque ; et pourtant nous n’avions aucune crainte pour notre sécurité……
     Notre arrivée réjouit beaucoup d’amis et de parents qui nous étaient très chers lorsque nous étions sur terre…..

 

 

     Témoignage de Georges  Morrannier à sa mère :


     « Dis-toi bien que nous ne vivons pas  « là-haut » dans un endroit indéterminé, mais que nous vivons avec vous, dans vos demeures. »
     « ……Je voudrais t’expliquer ce que beaucoup de terrestres ne comprennent pas, c’est que nous vivons avec vous…..Nous vivons ici-bas et non là-haut. Nous vivons dans vos appartements et vos maisons, nous nous allongeons sur vos lits quand cela nous convient et quand vous n’y êtes pas… nous vous écoutons discuter, nous vous regardons vivre avec une joie sans mélange… nous vous aidons par la pensée, parfois par une intervention inaperçue de vous, mais effective. C’est notre rôle, mais c’est aussi une véritable joie… »

 

     Mais avant d’être prêts pour un monde plus spirituel, beaucoup vont d’abord reconstituer autour d’eux un monde très semblable au nôtre…. Les choses se formeront autour d’eux, gardant la forme que leur a donné la pensée aussi longtemps qu’on y attache quelque importance. Les choses dont on se détache perdent leur forme, s’évanouissent. … D’où la difficulté d’ailleurs de décrire ces nouveaux mondes.
Pierre Monnier l’explique à sa mère :


     «  Je t’ai très peu parlé des conditions de la vie dans le Ciel : elles sont infinies et difficiles à raconter, car elles varient avec chaque esprit. Les occupations (celles de l’agrément comme celles de l’étude), les choses qui nous entourent, tout cela étant devenu spirituel, se déplace ou se transforme par l’effet de notre pensée…… nous nous entourons de « réalités irréelles », s’il est possible d’ainsi dire, qui répondent à notre degré d’évolution. L’esprit arrivé à des hauteurs spirituelles très grandes n’aura que des pensées belles et élevées, de sorte que tout ce qui l’entoure, étant créé par des émanations de son « moi » spirituel, revêtira des formes pures en rapport avec lui-même. »

 

 

     L’union à Dieu : ultime expérience de l’âme bienheureuse

     Dès le début cependant, dès l’instant du passage dans l’au-delà, l’essentiel du passage dans l’au-delà, l’essentiel du bonheur ressenti, ne réside, ni dans la splendeur de la nature (et pourtant elle est extraordinaire, tous le disent), ni dans la variété ou la richesse des demeures humaines (et pourtant beaucoup parlent de villes de lumières, comme dans les contes les plus merveilleux et comme dans les Ecritures), ni dans l’extraordinaire liberté que donne cette maîtrise du temps et de l’espace (et pourtant ils ont tous l’air, surtout au début, de bien en profiter), ni dans cette possibilité d’aller, sans soucis matériels obsédants, comme en ce monde, puiser aux sources mêmes de la connaissance, ni même dans la paix et l’harmonie des rapports humains, enfin débarrassés, du moins peu à peu, de plus en plus, de tout égoïsme, de toute vanité, de tout ce qui les rend en ce monde toujours  si difficiles et si fragiles.
     Non ! Tout cela joue, bien sûr, mais tout cela n’est que le surcroît. L’essentiel de ce bonheur, c’est l’expérience de Dieu.

 

      Inutile de dire que les grandes données de la vie du Christ sont pleinement confirmées : sa divinité, sa conception virginale, sa Résurrection et le tombeau vide.      Excellente théologie de la Transfiguration , de la Descente aux Enfers, de l’Ascension…On trouve même parfois des précisions inattendues : pour Pierre Monnier, il est vrai qu’Elie et Enoch sont passés dans l’au-delà, montés au ciel comme le dit la Tradition, sans passer par la mort, et avec leur corps. C’est par le même processus que le corps du Christ, après sa mort et sa résurrection, est entré dans la gloire :


    
 « Tous ces faits vous semblent invraisemblables, symboliques, dirai-je… Il n’en est rien ; et quelques êtres, dont la pureté avait sanctifié la chair, furent rappelés par Dieu dans les mêmes conditions… parfois connues, d’autres fois ignorées, parce que les témoins n’avaient pas été dignes de cette clairvoyance spéciale. »


     Donc une doctrine très ferme et très fidèle à la Tradition, mais en même temps conception universelle très large de la Rédemption. Dieu n’exige de l’homme que l’amour, rien d’autre :


     
« Avec quelle dureté les hommes refusent aux hommes le droit de penser !... Savez-vous si tel martyr d’une foi qui n’est pas la vôtre, n’héritera pas de la Vie éternelle aussi bien que vous ?...
     Me comprends-tu, chère Maman ?... Il sera beaucoup redemandé à ceux qui ont tant reçu. Mais les autres, qui dans un élan de charité renoncent à leur famille et à leur maison, pour se consacrer passionnément à la conquête de la société - au nom de leur propre utopie peut-être, mais toutefois dans un but exclusivement altruiste – seront invités à la table du festin… Dieu seul pèse dans la balance de la justice, le grain de vos moissons. »………….