"Mémoire de vie, mémoire d'éternité" E. Kübler-Ross
Ce livre résume la vie extraordinaire d’Elizabeth Kübler-Ross. Psychiatre et psychologue américaine (née en Suisse), elle laisse une œuvre considérable : livres, articles, séminaires, conférences dans le monde entier… Pionnière dans ce domaine, ses travaux sont à l’origine de l’approche des « soins palliatifs » pour les personnes en fin de vie et de l’accompagnement des mourants.
Ce livre, empli d’humilité et d’humanité nous pousse à nous interroger sur notre condition.
Situation : E. Kübler-Ross exerce son métier de médecin mais vient de faire une fausse- couche et en est très affectée :
« Mais de cette triste expérience, j’ai tiré un enseignement important : dans la vie, nous n’obtenons pas toujours ce que nous recherchons, mais Dieu nous donnera tout ce dont nous avons besoin. »
Situation : avant d’entrer dans un auditorium comble, peu avant une conférence, EKR s’isolait et prononçait une sorte de prière :
« Mon Dieu, donnez-moi la Sérénité
d’accepter les choses que je ne puis changer,
le Courage de changer les choses que je peux,
et le Sagesse d’en connaître la différence. »
De la vie après la mort : « Jusque-là, je ne croyais absolument pas dans l’après-vie, mais les données rassemblées m’ont convaincue qu’il ne s’agissait pas de pures coïncidences ou d’hallucinations. Ainsi, par exemple, une femme qui avait été déclarée décédée après une accident de voiture, a affirmé qu’elle était revenue après avoir vu son mari. Plus tard, les médecins lui ont dit qu’il était mort dans un autre accident de voiture de l’autre côté de la ville…….
Ces découvertes remarquables m’ont conduite à une conclusion scientifique encore plus remarquable : la mort n’existait pas, en tout cas pas dans sa définition traditionnelle. J’avais le sentiment que toute définition nouvelle devrait aller au-delà de la mort du corps physique……
Les patients mourants qui étaient passés par les cinq stades déclaraient ensuite ceci : « Une fois que nous avons accompli tout le travail pour lequel on nous avait envoyés sur terre, nous sommes autorisés à abandonner notre corps, lequel emprisonne notre âme comme le cocon enferme le futur papillon. »…….
Selon les interviews que j’ai rassemblées, le processus de la mort se décompose en plusieurs phases distinctes :
Première phase : les gens flottent au-dessus de leurs corps. Peu importe si les gens mouraient dans une salle d’opération ou dans un accident de voiture, ou encore s’ils s’étaient suicidés, tous ont rapporté avoir eu pleinement conscience de ce qui se passait autour d’eux au moment de la mort. Ils quittés leur corps tels……
Deuxième phase : à ce stade, les sujets avaient abandonné leur corps derrière eux et rapportèrent qu’ils étaient entrés dans un état de vie post mortem que l’on peut seulement définir comme spirituel et énergétique. Ils étaient rassurés de constater qu’aucun être humain ne meure dans la solitude. Quelles que soient les circonstances ou le lieu de leur mort, ils pouvaient se rendre où ils voulaient à la vitesse de leurs pensées……Tous les sujets que j’ai interrogés ont assuré qu’ils ont pu, durant cette phase, rencontrer leurs anges gardiens, leurs guides ou leurs « copains », ainsi que les enfants les appellent souvent……et les ont conduits jusqu’à leurs proches décédés – parents, grands-parents, cousins ou amis……
Troisième phase : guidés par leurs anges gardiens, mes sujets sont ensuite passés à la troisième phase en pénétrant dans ce que l’on décrit habituellement comme un tunnel, ou un seuil transitionnel, bien que les sujets, pour évoquer cet endroit, aient utilisé diverses images – un pont, un défilé entre deux montagnes, un joli ruisseau – en fait, ce qui leur convenait le plus. Ils avaient créé ce passage grâce à leur énergie psychique et, au bout de celui-ci, ils voyaient toujours une lumière brillante.
Lorsque leurs guides les ont rapprochés de cette lumière, ils ont senti qu’elle irradiait une chaleur, une énergie, une force spirituelle et un amour intenses. Beaucoup d’amour surtout. Un amour inconditionnel…..
Quatrième phase : dans cette phase, les sujets rapportaient s’être trouvés en présence de la Source Suprême. Certains l’appelaient Dieu. D’autres indiquèrent simplement s’être sentis entourés de tous les éléments de connaissance – passés, présents et futurs. En tout cas, il émanait de cette Source Suprême une tolérance et un amour infinis…..
La conclusion fondamentale que j’ai tirée de tout cela – et je n’ai pas changé d’avis depuis – c’est que les êtres humains, qu’ils soient riches ou pauvres, américains ou russes, ont des besoins, des désirs et des soucis similaires. En fait, je n’ai jamais rencontré une personne dont le plus grand besoin n’ait été l’amour. Le véritable amour inconditionnel. ……… »
Situation : dans les dernières années de sa vie, EKR a eu plusieurs attaques cérébrales… Paralysée, elle a aussi des problèmes respiratoires :
« Malgré toutes les souffrances que j’endure, je suis toujours opposée au Dr Kevorkian, qui abrège la vie des gens pour la seule raison qu’ils souffrent ou qu’ils ne se sentent pas bien. Il ne comprend pas que, ce faisant, il les prive des dernières leçons qu’ils doivent apprendre pour être en mesure d’obtenir leurs « diplômes ». En ce moment, j’apprends la patience et la soumission. Si difficiles que soient ces leçons, je sais que le Très-Haut a un plan. Je sais qu’il a fixé une date où je pourrais quitter mon corps, à l’image du papillon qui sort de sa chrysalide.
L’évolution est la seule raison de notre présence ici-bas. Il n’y a pas de hasard. »
Je serais tentée d’écrire ici, en entier, le dernier chapitre « sur la vie et la façon de vivre » tant EKR est incroyable de sincérité, émouvante dans son approche de la mort, sa mort, sa lucidité, son espérance en l’Au-delà et même son appel à le rejoindre aussi vite que possible mais tout en sachant que ce moment ne dépend pas d’elle, mais de la volonté du Très-Haut dans Lequel elle a placé toute sa confiance, toutes ses souffrances…
« Tous ceux qui sont familiers de mon œuvre savent que pour moi, la mort peut constituer une des plus grandes expériences de la vie. Tous ceux qui me connaissent personnellement peuvent témoigner de mon impatience de quitter ce monde de souffrances et de luttes pour rejoindre le royaume de l’amour infini.
Ma dernière leçon, celle de la patience, n’a pas été de tout repos. Ces deux dernières années, à cause d’une série d’attaques cérébrales, je me suis retrouvée complètement dépendante des autres pour les moindres gestes de la vie quotidienne et pour les soins qui doivent m’être prodigués……
Le seul intérêt de cette lente approche de la transition finale a été le temps que j’ai pu ainsi consacrer à la contemplation. Je suppose qu’il est normal qu’après avoir accompagné tant de patients mourants j’aie pu disposer du temps nécessaire à une réflexion sur la mort, alors que je dois faire face à ma propre mort. Il y a quelque chose de romanesque dans cette attente, une légère tension……..La mort prendra pour moi l’aspect d’une étreinte chaleureuse. Comme je le dis depuis longtemps, la vie dans un corps physique n’est qu’un intermède très court dans l’existence totale d’un être……….
Le plus grand cadeau que Dieu nous ait fait est le libre arbitre. Il n’y a pas de hasard. Il y a une raison positive derrière tout ce qui nous arrive dans la vie. Si l’on avait protégé des ouragans les terrains où sont creusés les canyons, vous ne pourriez pas contempler ces paysages fantastiques que l’érosion a sculptés au fil des siècles. Alors que je vais passer dans l’autre monde, je sais que le paradis et l’enfer sont seulement la suite logique de la vie qu’ont menée les gens. La seule raison d’être de la vie est l’évolution. La leçon suprême de la vie est d’apprendre à aimer et à être aimé de manière inconditionnelle…….. Je peux vous assurer qu’en ouvrant votre cœur aux personnes en difficulté vous recevrez les plus belles récompenses de toute votre vie. Les plus grandes bénédictions viennent toujours de l’aide apportée à autrui.
Je crois vraiment que ma vérité est une vérité universelle, qu’elle se situe au-delà de toute religion, de tout principe économique, de toute race, que chacun peut la découvrir à travers l’expérience commune de la vie.
Tous les êtres proviennent de la même source et retournent à la même source. Nous devons tous apprendre à aimer et à être aimés de manière inconditionnelle.
Toutes les difficultés que vous traversez dans la vie, toutes vos mésaventures et vos cauchemars, tout ce que vous considérez comme des punitions divines, ne sont en réalités que des cadeaux. Ce sont des occasions de poursuivre son évolution, ce qui est l’unique raison d’être de la vie.
Vous ne pourrez pas guérir le monde tant que vous ne vous serez pas guéri vous-même.
Nous tous, lorsque nous sommes venus au monde en sortant de la source – que j’appelle Dieu – avons été dotés d’une parcelle de divinité……..
Vous devriez vivre pleinement jusqu’à votre mort……
Chacun est aimé au-delà de toute compréhension.
Chacun est béni et guidé.
Il est important de ne faire que ce que l’on aime faire. Peut-être êtes-vous pauvre, ou affamé, ou encore vivez-vous dans un endroit minable, mis vous devez vivre pleinement votre vie. Et à la fin de vos jours, vous considérerez votre vie comme une bénédiction parce que vous aurez accompli ce pour quoi vous étiez venu sur terre.
La plus difficile des leçons est d’apprendre à aimer de manière inconditionnelle.
Il n’y a rien à craindre de la mort. Elle peut être la plus merveilleuse expérience de votre vie. Tout dépend de la façon dont vous avez mené votre existence.
La mort n’est qu’une simple transition conduisant à un plan d'existence où la souffrance et l’angoisse sont inconnues0.
L’amour permet de tout supporter.
Mon vœu le plus cher est que vous essayiez de donner davantage d’amour au plus grand nombre possible de gens.
La seule chose qui soit éternelle est l’amour. »