"On ne meurt jamais"Jean-Paul Sermonte

 

      Présentation : 4ème de couverture (Martine Millot)


     « Il faut à tout homme beaucoup de courage pour affronter la mort d’un être aimé. Il en faut davantage pour oser approfondir un tel sujet tout en prenant le parti de se soustraire aux préjugés intellectuels aussi bien qu’aux pièges de certains courants spiritualistes.
     Telle est la démarche de Jean-Paul Sermonte
     Cette quête authentique d’un homme après le décès de sa compagne est le cheminement douloureux d’une âme pétrie de doutes jusqu’à la conviction intime d’une certaine vérité : l’au-delà existe et il est possible de communiquer avec ceux qui nous ont devancés.
     Tout acte d’amour est un acte de foi. Ce livre en est un qui permet d’accéder à la quintessence de la vie et de l’amour par-delà les frontières de la mort. »

     L’auteur, Jean-Paul Sermonte, est considéré comme l’un des meilleurs auteurs de contes pour enfants. Il a écrit également des biographies sur Georges Brassens, Félix Leclerc et Gilles Vignault.
     Le grand prix Paul-Verlaine, le grand prix du conte pour enfants et le prix de l’Académie européenne des Arts lui ont été décernés pour l’ensemble de son œuvre.

                                                                                      

 

 Du chapitre : « Je suis là »

     Au travers d’œuvres de fiction, de contes, de nouvelles fantastiques, de poèmes, je me suis souvent appliqué à dédramatiser la mort. L’idée me paraissait absurde qu’un gigantesque néant puisse ensevelir à tout jamais notre conscience, notre intelligence, nos espoirs, nos amours, nos connaissances. Je pensais à la mort comme à un instant d’ombre séparant deux sphères, deux mondes.
     Etrangement, la mort m’inspirait. J’écrivais pour conjurer mes inquiétudes. Mais aussi pour adoucir la douleur de ceux qu’elle blessait, qu’elle brisait. Ecrire, consoler, tout en sachant qu’il n’y a pas de réconfort qui puisse véritablement atteindre l’immensité d’une souffrance. Entouré, secouru, aimé, on se retrouve pourtant inexorablement seul. Lorsque la mort est venue frapper dans mes bras celle qui m’était la plus proche, paradoxalement, tous ces mots destinés à soulager la souffrance des autres ne me furent  d’aucun secours. Dans ma maison de mots, je n’étais plus chez moi.
     Je me retrouvais seul….

     Monique (Simonet) va tenter « une communication » avec Pascale. Nous sommes le 24 avril, soit douze jours après son départ. N’est-ce pas trop tôt ? Monique promet de faire son possible. Le soir je prie à haute voix : « Pascale, si tu m’entends, va chez Monique, essaie de te faire entendre. …… Je décide d’un code, d’un mot de passe. Pascale adorait les chats. Je l’appelais ainsi « mon petit chat ». Toujours. Je prie à nouveau : « Pascale, dans le message de Monique, parle-moi de chats, fais une allusion au chat et je saurai que c’est toi. » Evidemment, je me garde bien de rien dire à Monique de ce mot de passe. Afin d’avoir un témoin, j’en informe uniquement Carole qui, à l’époque, ne connaît pas Monique.

 

 

Premier contact (le 24 avril) : La preuve

 

     La cassette me parvient quelques jours après. Je m’enferme dans mon bureau, je coupe le téléphone et j’écoute. Monique s’adresse d’abord à moi.

     « Vous aurez du mal à reconnaître la voix de Pascale. Ils sont obligés de ‘‘repenser’’ leur voix sur nos vibrations pour pouvoir la reformer. Ils doivent descendre très, très près de la Terre pour s’exprimer en se servant de nos vibrations, pour reformer les mots……..

 

Monique à Pascale : Nous sommes le 24 avril. Je regarde votre photo. M’entendez-vous ? Nous allons essayer Pascale… Je vous donne maintenant un léger                                          support, vous me répondez. Est-ce que vous m’entendez ?
Une voix : Oui.
Monique à Pascale : Pascale, pouvez-vous me dire, comme je le pense, comme nous le pensons tous, si vous êtes auprès de Jean-Paul ? Vous êtes auprès de                                         lui ?
La voix : Oh oui, je suis là !
Monique : S’il vous plaît, Pascale, avez-vous eu un beau passage ? Est-ce que c’est merveilleux comme le dit mon petit-fils ? Est-ce que c’est beau ?
La voix : C’était très beau.

 

     Commentaire de Monique : Elle parle assez lentement, ce qui prouve qu’elle réfléchit beaucoup parce qu’elle sait très bien que les voix sont très rapides pour nous et Pascale répond d’une telle façon que l’on n’a même pas besoin de ralentir la bande magnétique pour comprendre. Bien qu’elle ait du mal à parler, d’une part, elle doit reformer sa voix et parce que, d’autre part, elle est emprisonnée dans l’atmosphère terrestre qui doit déjà la gêner. Elle dit : « C’était très beau, très beau.»

 

Monique : Pascale, dites-moi, le passage, est-ce que c’était merveilleux ?
La voix : Ah ! oui, c’est merveilleux !
Monique : Vraiment merveilleux ?
La voix : Oh ! oui, c’est moi…

 

     Commentaire de Monique : Il vient de se passer quelque chose d’étonnant. Une voix masculine a dit : « Tu vas être très heureuse » ou « Elle sera très heureuse », je pense que c’est mon père qui parle. »

     Reprise du contact un peu plus tard :

 

Monique : Pascale, je vous regarde. La photo n’a pas quitté mon bureau depuis l’autre jour. Je vous ai  regardée tous les jours avec le même plaisir. Pascale,                     pouvez-vous me dire si vous êtes là ? Est-ce que cela va mieux ? Pouvez-vous dire quelque chose pour Jean-Paul ?

 

     Commentaires de Monique : Elle vient de dire « Jean-Paul ». C’est nettement « Jean-Paul » et je crois qu’elle a dit avant : « Je suis là. »

     Merci Pascale, on a très bien entendu « Jean-Paul ». Essayez encore de lui parler. Dites-lui quelque chose et puis je pourrai lui envoyer la cassette demain matin. Ca va Pascale ? Vous êtes bien ?

 

Monique à Jean-Paul : Je ne vais pas couper. Il y a une voix qui a dit  « miaou ». Ce n’est peut-être pas Pascale. C’est peut-être quelqu’un qui s’amuse en passant.                                            Vous savez ils ne sont pas seuls. Je ne serais pas étonnée que ce soit quelqu’un de ma famille. Il se peut aussi que ce soit un jeu entre                                            vous. Je préfère ne pas l’enlever………

 

 

     J’écoute plusieurs fois. Un passage plus particulièrement. Un mot surtout : « Miaou » ! Dire que Monique a failli l’effacer, croyant à une plaisanterie. Pour moi c’est miraculeux ! Manifestement, Pascale a répondu, à sa façon, à ma demande. Il n’y a aucune autre explication. Je le répète, Monique ignorait totalement ce mot convenu. Comment ne pas avoir la certitude qu’elle est près de moi, qu’elle m’entend, qu’il existe bien, comme nous l’enseignent aujourd’hui (outre les spiritualistes) certains physiciens, une autre dimension où notre esprit subsiste au temps et à la mort ?

     Le soir je fais écouter la cassette à Carole. Carole qui a retenu ses larmes, lors du décès et de l’enterrement, pour ne penser qu’aux miennes et à celles des parents de Pascale. Carole se met à pleurer : « C’est elle, Jean-Paul, j’en suis sûre, elle est encore là, aime-la, aime-la fort ! »

     Plus tard, François Brune et le professeur Rémy Chauvin, dans leur best-seller En direct de l’au-delà, répertorièrent ce contact dans leur chapitre « Cas où une vrai communication avec des trépassés semble l’hypothèse la plus probable ». Après avoir retranscris le récit ci-dessus, François Brune ajouta le commentaire suivant :      « Je dois encore ajouter pour le lecteur que je possède une copie de la cassette et que ce ‘‘miaou’’ y est véritablement crié, à la fois très fort et bien prononcé. On remarquera aussi que l’histoire est d’autant plus intéressante que  la convention passée entre Jean-Paul et Pascale ne l’a pas été du vivant de Pascale sur terre.      L’idée d’un mot de passe ne vient à l’esprit de Jean-Paul qu’après la mort de Pascale. C’est donc bien déjà dans l’au-delà que Pascale a perçu la pensée de Jean-Paul. Donc, comme il le dit lui-même, il faut bien qu’elle soit d’une certaine façon près de lui et qu’elle l’entende. »